20 mai 2012

Notre ignorance est notre ...

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12 mai 2012

Consommer bio ou non, comment faire le bon choix

 

Consommer bio ou non,

comment faire le bon choix ?

 

Devenez un consommateur avisé et responsable

 

S’alimenter a toujours été le besoin premier de l’homme. Or, en cinquante ans, la part du budget familial consacrée à l’alimentation est passée de près de 50 % à 14 % selon l’Insee. Nous n’acceptons plus de payer plus cher notre nourriture, car nous avons de nouveaux besoins,le dernier matériel high-tech par exemple.

De plus, la valeur symbolique de l’aliment a diminué. La « malbouffe », très grasse, trop sucrée, trop salée, favorise la flambée de pathologies comme l’obésité, le diabète, et frappent surtout les classes sociales défavorisées. Telles sont les conséquences de notre société de consommation, avec une industrie agro-alimentaire qui s’intéresse plus à notre portefeuille qu’à notre santé. Il convient donc de redonner sa priorité à l’alimentation. Mais une alimentation de qualité est-elle vraiment un luxe ?

Les « plus » du bio

De nos jours, les produits biologiques répondent à plusieurs nécessités grâce à différentes caractéristiques.

– Leur qualité nutritionnelle

Au-delà de l’absence de polluants, le mode de production biologique se traduit par une meilleure qualité intrinsèque des produits, qui est liée à leur teneur plus dense en nutriments. Plusieurs études récentes le prouvent, tandis que d’autres montrent l’insuffisance des apports avec une alimentation conventionnelle. L’étude ABARAC

(Inserm, Montpellier) constate la présence de 25 % de nutriments en plus dans les produits bio (fibres, antioxydants). D’autres études internationales récentes ont établi les résultats suivants : aux États-Unis, 30 à 300 % d’antioxydants en plus dans les végétaux bio ; au Danemark, 50 % en plus de vitamine E, 75 % en plus de bêta-carotène et d’oméga-3 et trois fois plus d’antioxydants dans le lait bio.

– Le plaisir de manger

Les nutriments d’un aliment constituent un support de saveurs. Plus un aliment est riche en nutriments, plus il est goûteux en bouche, ce que l’on reconnaît volontiers aux produits bio, même sans analyse. Faites-en l’expérience vous-même !

– Leur effet rassasiant

Cet effet rassasiant est un élément moins connu. Ces aliments, riches en minéraux, en saveurs, en fibres, stimulent les mécanismes réflexes régulant l’appétit et la satiété. Une action intéressante pour lutter contre l’obésité.

– Ils protègent notre planète

De nombreux consommateurs manifestent de l’intérêt à l’égard d’un mode de production qui n’utilise pas de produits chimiques de synthèse, afin de respecter le développement naturel, la qualité des espèces et le renouvellement des ressources de la terre nourricière, afin également de préserver l’environnement dans toutes ses composantes, y compris sociales : c’est le but de l’agriculture biologique.

– Ils préservent la santé

On constate une progression inquiétante des cancers, des allergies, mais aussi de l’hypofertilité masculine, avec un déclin de 50 % du nombre de spermatozoïdes en cinquante ans. L’homme s’agresse lui-même lorsqu’il agresse son environnement. 80 % des maladies sont en relation avec l’alimentation (modes de production, comportements alimentaires, modes de cuisson). Il faut manger sainement, avec des aliments bio dépourvus de polluants (toxiques pour l’organisme) et riches en nutriments, minéraux et vitamines, qui nourrissent littéralement votre corps et le préserve. Mieux vaut prévenir que guérir !

Mode d’emploi pour payer le juste prix

Si les produits biologiques sont plus chers aujourd’hui, c’est le résultat d’une volonté politique. Les producteurs bio se retrouvent pénalisés sur leurs plus petites surfaces et perçoivent beaucoup moins d’aides que leurs collègues conventionnels, soit 35 % d’aides en moins. Cela explique, selon la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), l’écart entre les prix bio et conventionnels.

Le meilleur rapport qualité-prix reste la vente directe : vente aux étals des marchés, à la ferme, avec les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne).

Les magasins spécialisés en bio proposent une partie des denrées en vrac : produits céréaliers, légumineuses, fruits oléagineux, fruits séchés, thé, plantes, et pratiquent des prix plus abordables que la grande distribution.

Offrez-vous des aliments de base de qualité : fruits, légumes locaux et de saison, céréales, légumineuses, huile, beurre, produits laitiers et cuisinez-les vous-même.

Réduisez l’achat de plats préparés, c’est un luxe très coûteux. Par exemple, les carottes déjà râpées coûtent cinq fois plus cher que le prix au kilo des carottes entières. Dans ces conditions, une entrée de crudités, avec carottes râpées bio « maison », devient très économique.

Mangez différemment !

S’il est une règle d’or en nutrition, c’est bien de manger de tout, un peu. Or, généralement, c’est l’inverse qui se produit : on mange trop peu de variétés différentes d’aliments. Cela se traduit paradoxalement par des carences dans l’abondance. Manger bien, c’est corriger ces déséquilibres, en particulier en consommant beaucoup plus de végétaux, grands pourvoyeurs en nutriments protecteurs contre les cancers, les maladies cardio-vasculaires et le vieillissement. Pour diversifier et équilibrer son alimentation, il est urgent de remplacer une partie des protéines animales onéreuses par des protéines végétales plus économiques, moins polluantes et bien meilleures pour la santé. En pratique, associez, au cours d’un même repas, une céréale et une légumineuse, qui se complètent et apportent un équivalent qualitatif aux protéines animales.

Par exemple, prenez du couscous avec des pois chiches, du riz avec des petits pois ou du riz avec des lentilles.

L’objectif étant d’être moins « viandard », afin de limiter les inconvénients, au niveau santé, d’un apport exclusif en protéines animales et de varier les plaisirs.

Avec ces changements, il devient possible de s’offrir régulièrement des produits bio et de nourrir convenablement son corps sans dépenser (beaucoup) plus. Ainsi, on arrive à manger sainement, tout en donnant du sens, au quotidien, à un développement durable et solidaire par une « consom’action ». 

Christine Bats

Diététicienne, micro nutritionniste

Human & Terre n° 34 septembre-octobre 2010

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